À Gauche Toute !

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Refuser la règle d'un jeu truqué

Il semblerait, selon les médias qui nous matraquent à longueur de journées, que rien ne puisse arrêter l'(ir)résistible ascension du FN. Ils peuvent s'appuyer sur le dernier sondage qui place Marine Le Pen en tête à 27% pour les futures élections présidentielles en 2017. Nous ne pouvons nous résigner à assister passivement à cette progression non naturelle. Nous l'avons dit et nous le répéterons inlassablement : le FN se nourrit de la crise et ne présente en aucun cas un recours pour celles et ceux qui la subissent. Nous y reviendrons sur notre site.

Le renoncement de notre Président et de son Gouvernement, du PS et de ses élus, à s'attaquer à la «finance», l’abandon délibéré du monde du travail ont de graves conséquences.

D'une part, le grand patronat dicte sa loi, pille les deniers publics et s'abrite dans les paradis fiscaux. La fraude patronale prive de 24 milliards d'euros la Sécurité Sociale la mettant en péril.

D'autre part, dans le monde du travail, nombreux sont celles et ceux qui, craignant pour leur avenir et celui de leurs proches se réfugient désormais dans l'expectative et l'attentisme, fatalistes, découragés, déboussolés.

La crise est totale : économique, sociale, morale, politique, institutionnelle. L'abstention massive, croissante en est un exemple éloquent. Les affaires, qui touchent tel ministre, tel élu, ajoutent l’écœurement à la confusion. Les politiques sont de plus en plus vus comme une caste de «privilégiés» plus occupés à se reproduire qu'à se préoccuper des problèmes et des besoins du pays.

Le FN surfe sur cette crise en essayant d'apparaître comme hors du système alors qu'il n'en est rien comme nous le montrons dans un autre article.

D'où cette première place dans les sondages pour Marine Le Pen. Il ne reste donc qu'à savoir qui se présentera face à elle au second tour en 2017 et rafler la mise espérant un sursaut républicain comme en 2002 pour Chirac. Déjà les grandes machines électorales se mettent en action.

Nicolas Sarkozy s'empare de l'UMP (avec un nouveau nom ?) dans le but d'évincer ses concurrents Fillon et Juppé, tout en renouant avec les thèmes développés durant son quinquennat et sa dernière campagne. Des thèmes ultra-droitiers qui ont fait sauter les verrous entre la droite républicaine et l'extrême droite (1).

La crise profonde que traverse le PS (comme le confirme entre autre l'érosion du nombre de ses adhérents) peut le conduire à l'éclatement. Et sur ces ruines, certains comme Manuel Valls verrait bien la construction d'un «grand parti progressiste» loin de la référence au socialisme ou à la lutte contre le capitalisme.

Voilà le piège qu'il nous faut déjouer : l'enfermement dans un ménage à trois sans futur, Le Pen / Sarkozy / Hollande ou Valls avec l’exclusion des propositions alternatives qui veulent replacer «l'Humain» et non la finance au centre des débats pour nous égarer dans une alternance qui fera la même politique ou presque.

Recycler l'ancien pour faire croire au nouveau. «Il faut que tout change pour que rien ne bouge» selon la célèbre formule. La présidentialisation qui fait que l'avenir du pays dépend d'un seul homme atteint ses limites et camoufle toujours plus le détournement de l'Etat vers la soumission à la finance contre l'intérêt général.

Refusons la règle de ce jeu truqué !!!.

Nous, AGT, militons pour une 6ème République pour revivifier la démocratie. Pour assurer le contrôle de sa destinée, le peuple doit reprendre le pouvoir. Nous voulons de nouvelles institutions pour garantir la souveraineté populaire, assurer la primauté de l’intérêt général sur les intérêts financiers, permettre une implication populaire continue dans tous les actes de la vie professionnelle, sociale et politique par l’inscription de nouveaux droits pour les citoyen(ne)s et les salarié(e)s.

Nous, AGT, vous appelons à nous rencontrer, à débattre, à nous rejoindre. Nous rassembler d'abord dans la lutte contre cette politique d'austérité puis pour ouvrir un nouveau chemin pour sortir de ce scénario. Ensemble, nous pouvons déjouer le piège.

(1) sondage de l'hebdomadaire Marianne : 55% des sympathisants UMP souhaitent des accords entre UMP et FN pour les élections régionales. 64% chez les sympathisants FN.



09/12/2014

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