À Gauche Toute !

Nous remercions vivement les électrices et les électeurs qui nous ont fait confiance en nous accordant leurs voix lors de ce scrutin du 23 mars 2014 pour les élections municipales de Saint-Gély du Fesc. Nous gardons grâce à elles un siège de conseiller municipal que Jean Marie Lalande assumera avec toute la responsabilité et la pugnacité nécessaires pour défendre les idées que nous avons portées tout au long de cette campagne.

Nous sommes certes déçus de ne pas avoir conservé, voire dépassé, le pourcentage de 2008 mais ce score conquis en toute indépendance, sur une ligne claire de rupture avec les politiques austéritaires est une garantie pour l'avenir.
Dans un contexte général marqué par l'abstention (2610 dans notre ville) surtout des jeunes et des plus démunis, par le dégoût du monde politique et par le rejet de la politique du PS au service des puissants et du patronat, l'existence d'un Front De  Gauche autonome, combatif et en rupture avec toutes les politiques d'austérité est absolument essentiel.

Quels enseignements pouvons-nous tirer de ces élections ?

Deux aspects nous semblent intéressants. Ils se complètent même s'ils peuvent sembler contradictoires :

Cette élection a été une élection très politique.

La majorité de droite sortante « UMP et centre », pourtant concurrencée par les listes UDI et FN, a su mobiliser son électorat qui l’a soutenue sans grande progression mais en évitant la dispersion. (2826 voix en 2008, 2862 voix en 2014) et « passe » ainsi dès le premier tour.

La percée de la toute nouvelle liste UDI (485 voix, 9,10%) n’a pas réussi à déstabiliser la majorité UMP sortante.

Quant au FN qui, en surfant sur la vague bleu marine pouvait prétendre à un potentiel entre 633 voix (législatives 2012) et 993 voix (présidentielles 2012), il obtient 358 bulletins. On peut s’interroger : vers où se sont portées les autres voix ?

Il y a sans doute eu une recomposition à l’intérieur de l‘électorat de droite prenant en compte les offres nouvelles. La position de l’UDI sur l’urbanisme a pu lui permettre de se constituer une base électorale. Et la campagne de bas étage du FN n’était sans doute pas en concordance avec les enjeux.

Il n’en demeure pas moins que la droite, avec 3703 voix et 69,48% n’a jamais réalisé un tel score pour des municipales. Le dernier rapport étant de 60% à droite et 40 % à gauche. Le clivage droite/gauche reste pertinent pour analyser ces résultats avec une droite revancharde qui se bat pour maintenir et augmenter sa zone d’influence dans un climat national de tension politique.

L’union PS/EELV fait un score inférieur en voix et en pourcentage (1242 voix et 23,30%) à celui de l’union PS/Modem de 2008 (1321 voix et 27,70%) et se traduit par la perte d’un élu. L’union PS/EELV est effectivement pénalisée, comme partout en France, par la politique libérale mise en place par Hollande et sa majorité gouvernementale sans rupture avec la précédente. Pensant qu’il suffirait de se situer sur le seul terrain de l’intérêt communal pour tirer son épingle du jeu voire « prendre la municipalité », elle paie cher son manque de critique face à la politique de Hollande et son manque de courage politique.

Malheureusement comme toujours en pareille circonstance, le PS et EELV fragilisent l’ensemble de la « Gauche ». Le Front de Gauche qui combat et dénonce pourtant la politique actuelle et tente de clarifier cette notion aujourd’hui floue et ambiguë de « gauche » n’arrive pas à porter et à rassembler le mécontentement. Certes par rapport à 2008, on peut penser que les voix EELV nous ont fait défaut mais nous avions l’ambition de retrouver le niveau de la présidentielle de 2012 où 663 voix s’étaient portées sur le Front de Gauche à travers la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Nous n’y sommes pas parvenus.

Ajoutons qu’avec 1074 électeurs supplémentaires entre 2008 et 2014 et 600 voix grosso modo de plus qui rejoignent l’abstention – voix sans doute de « gauche » -, nous pensons que la population de Saint-Gély glisse de plus en plus à droite.

Voilà les raisons qui nous font dire que cette élection a été une élection marquée par la politique nationale.

Cette élection marque aussi l’adhésion d’une grande partie de la population saint-Gilloise à une vision droitière de la ville.

Loin de la co-construction de la ville que nous étions les seuls à proposer, le projet de ville porté par la majorité UMP/centre et même la droite toute entière, fondé sur la délégation de pouvoir, a l'air de convenir fondamentalement à son électorat.

On peut résumer ce projet essentiellement dans la politique de l’habitat et de l’urbanisme – car tous les autres secteurs lui sont corrélés – par une « liberté totale au marché ». Quitte à mettre la commune hors des lois de la République puisque la loi SRU demande 25 % de logements sociaux définis selon des critères préfectoraux.

Même si l’immense question du logement auquel la France et surtout notre région et notre département sont confrontés (65 % des languedociens sont éligibles à un logement social), interroge notre ville comme toutes celles de la région de Montpellier en croissance démographique exponentielle, cette question de l’introduction de logements sociaux et donc de mixité sociale a participé du clivage droite/gauche. Cela a été l’un des enjeux majeur de ces élections.

Lors de ces élections, la conception antisociale de la ville a été plébiscitée une nouvelle fois dans un large consensus.

Nous avons été les seuls à placer notre projet de ville dans le cadre de la loi SRU et dans la volonté de promouvoir la mixité sociale. Nous avons porté l’idée de la commune comme lieu d’égalité et de fraternité, d’une politique de la ville qui exige la solidarité entre les territoires ! Nos 7,22 % reflètent aussi la difficulté que nous rencontrons à avancer dans ce débat sur la scène municipale.

Voilà pourquoi nous pensons que cette élection réaffirme de manière sous-jacente, l’adhésion d’une grande partie de la population saint Gilloise à une vision droitière de la ville.

Et maintenant, que va faire « A Gauche Toute ! » ?

Certes, il va nous être difficile de peser, avec ce recul électoral, avec un seul élu, sur les orientations de la majorité UMP/centre, mais nous resterons fidèles à nos idées. Nous combattrons l’austérité d’où qu’elle vienne, la réforme des collectivités territoriales mise en place sous Sarkozy et poursuivie par Hollande et son gouvernement. Nous ne céderons en rien sur les autres points de notre démarche : se battre pour un service public de l’eau ; pour la promotion du logement social dans le cadre de la loi SRU ; pour la construction d'un pôle culturel digne de notre ville ; pour l'organisation de transports doux et collectifs…

Notre association AGT travaillera pour soutenir son élu Jean-Marie Lalande, pour éclairer la situation politique générale et dans notre commune, pour proposer une véritable orientation de transformation sociale. Si vous partagez nos valeurs vous pouvez nous rejoindre, nous comptons sur vous.

Contact : agauchetoute.stgely@free.fr