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Le FN conteste appartenir au « système ». C'est le genre de mots souvent utilisés par le FN comme «européïstes», «mondialistes» ou d'autres qui jouent plutôt sur les ressentis que sur une réalité bien concrète, les sentiments plutôt que la raison. Aujourd'hui, la formule « UMPS » employée par Marine Le Pen prend le relais de la « bande des quatre » longtemps utilisée par son père et vise le même but. Le FN s'emploie à se démarquer des autres partis pour apparaître comme neuf, différent, propre, indomptable, perturbant le jeu conventionnel et le ronron institutionnel. Il n’en est rien.

Prenons l’exemple de Marine Le Pen qui vient d'être réélue sans surprise (100% des suffrages, un score brejnevien) présidente du FN et qui le symbolise.

Parcours : Marine Le Pen n'a connu qu'une expérience très courte du monde du travail. Son parcours est assez semblable à celui de nombreuses figures politiques. C'est un parcours classique : études, courte expérience professionnelle (avocate), permanente de parti, puis élue avec une certaine dimension dynastique puisqu'elle succède à son père. Elle appartient bien à cette classe d'élus déconnectés de la réalité du monde du travail.

Ajoutons que sa famille qui prétend défendre le peuple possède une fortune comprise entre 7,8 et 10,4 millions d'euros. Leur hôtel particulier de St Cloud (365 m2) est estimé à 6,5 millions d'euros. Elle appartient aussi à la classe des nantis.

Parachutage : En 2004, elle se présente comme tête de liste du Front national pour les élections européennes dans la circonscription d'Île-de-France.

En 2007, elle se présente pour les élections législatives dans une circonscription du Pas de Calais.

Lors des élections européennes de 2009, pour mener la liste du Front national, elle passe de la circonscription Île de France à la circonscription Nord Ouest. A cet égard, on peut parler de nomadisme électoral.

Peu importe que la Parisienne, se présente à Hénin-Beaumont pour les municipales ou ailleurs selon les élections, il faut être élu, qu'importent les mandats et la localisation géographique.

Cumul de mandat : A ce jour, elle possède deux mandats : celui de députée européenne et celui de conseillère régionale du Nord/Pas-de-Calais. Ce qui la place dans la moyenne des élus mais pas à part.

Absentéisme : Elle se situe parmi les plus mauvais élèves du Parlement européen (élue dans cette instance quoique profondément opposée à l'Union européenne), où elle ne siège quasiment jamais (comme son père en son temps). En 52 mois de mandats, elle n'a déposé aucun amendement et n'a posé que deux questions. Ce qui la classe dans les dernières places du classement des parlementaires français. Malgré son absentéisme, elle perçoit environ 10500 € par mois soient 3100 € par jour de présence.

Affaires : Médiapart a révélé que, depuis l'été 2011, elle employait son compagnon Louis Alliot comme assistant au Parlement Européen et qu’elle lui versait plus de 5 000 euros brut par mois, pour un temps partiel, mélangeant les liens politiques, financiers et familiaux à la limite de la légalité. Alors qu'elle dénonce les favoritismes de la classe politique.

Son micro-parti, baptisé "Jeanne" créé en 2010, est soupçonnée "d'escroquerie en bande organisée", "faux et usage de faux". C'est le journal Le Monde qui a révèle l'information. Les investigations ont notamment porté sur les prêts accordés par le micro-parti de Marine Le Pen aux candidats frontistes lors des cantonales de 2011 et aux législatives de 2012 avec des taux d'intérêts particulièrement élevés de 6,5% ou 7%. Kits de campagne quasiment obligatoires.

Médias : Le FN se plaint d'un traitement discriminant dans les médias. Mais il suffit d'allumer sa télévision pour se rendre compte d'une présence frontiste très régulière pour ne as dire plus

Un parti, des dirigeants touchés par les affaires : Ce parti qui dès 1990 avait pour slogan «Tête haute, mains propres» s'est trouvé impliqué, dès qu’il a eu des élus, dans des affaires de corruption, de clientélisme, de chasse aux sorcières. A Vitrolles, Toulon, Orange et Marignane, les municipalités frontistes ont laissé un bilan déplorable. La liste des responsables, des anciens ou des proches du FN condamnés est longue, qu'il s'agisse de diffamation, d'escroquerie, de prise illégale d'intérêt, de détournement de fonds ou d'incitation à la discrimination.

Tout cela montre clairement que contrairement à ses dires, le FN de Marine Le Pen a bien su s'intégrer dans le «système» qu'il pourfend.