École et petite enfance
Le point de vue d'AGT sur les rythmes scolaires
Rythmes scolaires : où l’on vérifie que les chemins qui mènent en enfer sont pavés de bonnes intentions
Saint Gély vit donc sa première rentrée avec la mise en place de la réforme des « rythmes scolaires ».
Celle-ci, reste très controversée, installée sur deux ans dans un climat de doute sur sa pertinence et son efficacité. Cela mérite qu'AGT aborde toutes ses dimensions dans une sorte de tour d'horizon. D'autant plus que la politique d'austérité poursuivie par le président Hollande et son gouvernement Valls 2 aura des conséquences certaines sur le budget des communes et la politique de l'Education Nationale.
– Disparité des dispositifs selon la richesse et le choix des communes.
L’unicité de l’école va se trouver fragilisée. Un sondage de l’Association des Maires de France indique que 55% des communes ont dépensé pour la première année moins de 150 € par élève et par an, 1/4 entre 150 et 200 € et 15% de 200 à 300 € environ. Quid pour St Gély en 2014 ? C’est un bel exemple des disparités que cette réforme entraîne. Selon que les communes seront riches ou pauvres la journée des écoliers ne sera pas la même.
De plus, de nombreuses communes en difficulté se verront (c’est déjà le cas) dans l’obligation d’abandonner le principe de gratuité.
Nous veillerons au respect du principe de gratuité et de continuité de service public.
- Transfert de charge et politique d’austérité.
La politique d’austérité fait que l’état transfère les charges de la mise en place de cette réforme aux communes. Communes déjà fortement impactées par la réduction de la Dotation Budgétaire de Fonctionnement pour de nombreuses années et qui risque de s’accentuer. L'état pour l'instant contribue financièrement à la mise en place de cette réforme mais les expériences passées montrent que ce financement s'épuise vite.
Il faut donc d’ores et déjà poser la question de la pérennisation de son financement. Lequel est de 144 €/élève/an : état 50 € + 40 € pour les communes pauvres (St Gély ?) et 54 € de la CAF.
- Veiller à l’intérêt des élèves.
Les activités périscolaires (dites TAP) doivent permettre une ouverture culturelle, un enrichissement. Elles seront utiles si elles ne restent pas occupationnelles, bouche-trous mais sur des plages suffisamment longues pour y développer de vrais parcours éducatifs. En aucun cas il s’agit de rendre un emploi du temps avec des cases à remplir.
Il est donc essentiel d'avoir des projets ayant du sens d'où l'idée d'un bilan trimestriel avec les enseignants, les parents élus.... pour évaluer l'intérêt, la fatigue, le bien-fondé des activités et du dispositif proposé.
- Condition de travail des personnes/emplois précaires.
De nombreux maire l’avouent volontiers, il est difficile de mobiliser autant d’intervenants. Et il est plus facile de trouver une personne pour 3 h que pour 1. Sans parler des compétences.
Pour notre part, nous dénoncerons les conditions de travail, de formation et l’emploi précaire qui pourrait se cacher dans ce cadre. Où des personnes pourraient vivre des temps très partiel avec des horaires éclatées.
- La déstructuration rampante du système d’éducation publique et laïc
Le privé s’appuyant sur le besoin d’intervenants (question importante) verra une bonne porte d’entrée dans le système éducatif. On le sait : c'est l'un des enjeux révélé lors de l'Accord Général sur le Commerce des Services. Les entreprises privées sont en embuscade pour investir ces services (éducation, santé...) et en tirer d'énormes profits en les marchandisant. Dans un contexte de plus en plus avéré de pratiques consuméristes, la concurrence avec l’école privée qui n’est pas tenue de mettre en œuvre la réforme, ajoute à la confusion et à la fragilisation de l'Ecole Publique.
– Refondation de l’école.
La mauvaise situation scolaire de l'Hérault s'est vérifiée une nouvelle fois de plus lors de cette rentrée 2014. La lutte contre l’échec scolaire ne passe pas uniquement par les rythmes. L’Ecole est de plus en plus inégalitaire comme le montre les dernières études. On attendait beaucoup de la Refondation de l’Ecole. Or, aujourd’hui, la réforme des rythmes scolaires occupe tout l’espace. Dès la maternelle, la réflexion doit aussi porter sur des effectifs allégés, des programmes adaptés et des dispositifs pédagogiques comme des maîtres supplémentaires, des équipes de soutien complètes. Une formation continue cohérente des enseignants. On ne peut aussi faire l’impasse sur la revalorisation morale et financière des enseignants.
Pour notre part, nous craignons que compte tenu de la politique d’austérité mise en place par le président et son gouvernement, la refondation se limite à la question des rythmes. Nous dénoncerons tout recul sur cette question et seront solidaires des actions pour la défense et l'amélioration du service public d'éducation.
Voici les points qui nous paraissent mériter l'attention et la vigilance des élus, des familles, des enseignants, des parents d'élèves élus, des habitants de notre commune quant à cette réforme. Cela formera le socle de l'intervention de l'élu d'AGT en conseil municipal. Pour notre part, nous nous tenons prêts à tout échange sur ces thèmes.
Notre commune doit accompagner concrètement les enfants et leurs familles
Petite Enfance et École
Notre commune doit accompagner concrètement les enfants et leurs familles
-Petite enfance Quid du projet de la « maison de la petite enfance » annoncée depuis 2007 par la municipalité ? C'est long, il y a urgence. L’exigence de l’accueil de la petite enfance est légitime et indispensable pour répondre aux attentes des familles et au bien-être des enfants. |
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Étude, en concertation avec les familles, d'un projet permettant l'accueil de tous les moins de 3 ans dont les parents travaillent.
-L'école et les nouveaux rythmes scolaires
Une réforme des rythmes scolaires est nécessaire, mais elle doit se construire avec une véritable concertation, avec des moyens et en partant des besoins des enfants.
Par contre AGT considère cette réforme contraire au principe républicain d’égalité des citoyen-ne-s et des territoires :
La mise en œuvre de cette réforme se heurte à l'inégalité des moyens entre communes, à un manque de personnel, à des locaux manquants ou inadaptés. Selon la richesse de la commune, les enfants auront des activités d'éveil ou subiront des heures de garderie. L'égalité des enfants à l'école publique est rompue.
En effet le dispositif de la réforme est à la charge des communes qui se voient contraintes de choisir entre faire payer les familles, remplacer les activités post scolaires en simple garderie ou augmenter les impôts locaux.
Parallèlement l’État réduit de plusieurs milliards sa dotation aux collectivités locales ! Sur fond de politique d’austérité, le gouvernement veut imposer une territorialisation de l’école et avec l’acte III de la décentralisation renforcer le transfert des compétences. Mais l’éducation doit rester nationale. Que les familles financent les activités des enfants qu’ils ont confié à l’école pendant leur journée de travail est inadmissible ! Le financement doit être assuré par l’État.
Dans les 4000 communes où cette réforme est déjà mise en place les dysfonctionnements et les manques constatés sont nombreux. Les familles et les enseignants témoignent de la fatigue des enfants. Et si 55 maires de droite ont lancé un appel au boycott de la réforme, personne n'est dupe : l'UMP en campagne électorale tente de récupérer le mouvement alors que le gouvernement Sarkozy n'a pas hésité à supprimer 80 000 postes d'enseignants |
Propositions :
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