LE COMMUNE-ISME
Dans Dialog’94, à la fin de son édito très critique sur la politique du gouvernement, Madame le Maire a exprimé (au nom de la population ?) un besoin : celui d’ une réforme structurelle qui mutualise les charges et allège les contraintes réglementaires. Constatons d’abord que cela ne remet pas en cause, sur le fond, la politique décriée. De plus, ce concept de réforme structurelle apparait, au mieux, comme mal défini, et, au pire, comme un parti pris théorique. En effet, les réformes structurelles menées sous les quinquennats des Présidents Sarkozy et Hollande ont eu, et ont pour but, de rétablir un équilibre budgétaire en conformité avec le pacte de stabilité et de croissance de l’union européenne.
L’affaiblissement, voire la dilution de la commune est en germe. On a le sentiment que ce resserrement des dotations est un moyen de contraindre, par la pénurie; les exemples sur St Gély sont éloquents (cf édito)… Malgré les apparences, il y a convergence d’analyse entre les libéraux et les sociaux libéraux au pouvoir. Pour eux la commune n’est plus adaptée à l’Europe. Outre qu’elle est un frein au détournement de l’argent public vers la spéculation financière, elle est un enjeu stratégique car elle est un espace de socialisation, un lieu de proximité échappant au bipartisme en permettant des expérimentations politiques.
Deux conceptions s’affrontent aujourd’hui : le libéralisme ‘austéritaire’ et le commune-isme. Une société par le haut dirigée par des élus appuyés par la technocratie pratiquant la gouvernance (consensus, dépolitisation) ou bien une société du bas vers le haut qui développe les coopérations où le conflit est le moteur de la construction de l’en-commun.
Bien sûr, notre commune ne doit pas être un territoire replié sur lui-même! L’évolution de la vie des habitants les amène bien au-delà de leur cité. Ce lieu doit permettre de débattre des coopérations entre villes, territoires, de confronter des projets dans la proximité, la régularité même pour des sujets qui la dépassent. Elle doit permettre d’expérimenter des pratiques de constructions de communs.
Pour nous, la commune est l’outil pour revivifier la société. Nous sommes loin du besoin exprimé dans l’édito de Madame le Maire.
Jean-Marie Lalande 06 77 20 65 26 (Dialog décembre 2014)